N’oublie jamais, Jay Kristoff (Nevernight #1)

« Ne jamais reculer. Ne jamais avoir peur. Et ne jamais, jamais oublier. »

Bien. Bien, bien, bien.

OÙ. EST. LA. SUITE ?!

Avant toute chose, je me dois de remercier BooksSeason car, si je ne m’abuse, c’est ELLE, la vile tentatrice qui m’a incitée à glisser ce roman dans mon panier. Elle encore, aidée de Fanicia, qui m’a poussée à le sortir de ma PAL pour le lire au plus vite. C’est donc à elle que je dois ce coup de cœur de fifou, ce qui n’était pourtant pas gagné : voilà en effet des semaines que je ne m’étais pas plongée dans de la fantasy, ayant manifestement soif d’autre chose et posant les uns après les autres les romans que j’avais l’audace de commencer. Je vous le dis, donc : j’appréhendais ma lecture, et pas qu’un peu. Cela s’est d’ailleurs ressenti au début : j’ai eu du mal à rentrer dedans, ne lisant qu’une vingtaine de pages à la fois, ayant du mal à appréhender l’univers créé par l’auteur… et puis la bascule a été faite. Et a ainsi signé la fin de mes (non)nuits.

Résumé

Fille d’un traître dont la rébellion a échoué, Mia Corvere parvient de justesse à échapper à l’anéantissement des siens. Livrée à elle-même et sans amis, elle erre dans une ville construite sur les ossements d’un dieu mort, recherchée par le Sénat et les anciens camarades de son père.
Elle possède un don pour parler avec les ténèbres et celui-ci va la mener tout droit vers un tueur à la retraite et un futur qu’elle n’a jamais imaginé.
À 16 ans, elle va devenir l’une des apprentis du groupe d’assassins le plus dangereux de toute la République : L’Église rouge. La trahison et des épreuves l’attendent dans les murs de cet établissement où l’échec est puni par la mort. Mais si elle survit à cette initiation, Elle fera partie des élus de Notre-Dame du Saint-Meurtre, et elle se rapprochera un peu plus de la seule chose qu’elle désire : la vengeance.

Mon avis

Vous dire que je vais m’empresser de briser ma promesse de ne plus acheter aucun livre avant un bon moment afin d’aller chercher les deux autres tomes de cette trilogie, devrait vous aiguiller quant à la ferveur que je ressens actuellement. Parce qu’en vérité, ce premier tome de Nevernight rassemble peu ou prou tout ce que je recherche dans un roman de fantasy : un univers riche, des personnages soigneusement dépeints, une action trépidante, et… avouons-le : une bonne petite dose d’humour qui ne gâche absolument rien, au contraire.

Le ton est donné dès le prologue, avec un narrateur bien décidé a ne pas épargner notre sensibilité, sur un ton pince-sans-rire irrésistible. Un narrateur qui, d’ailleurs, a enflammé mon esprit : quid de son identité ? Mes suppositions ont varié au fil de ma lecture – j’étais fixée sur un personnage en particulier, jusqu’à ce que l’auteur vienne littéralement piétiner mon cœur avec une massue – et il me tarde de confronter mes conclusions à la suite. Un narrateur qui, d’ailleurs prend soin de nous prévenir : à l’heure où cette histoire nous est contée, son héroïne est morte. Qui, quoi, comment, où : c’est ce que nous allons découvrir à travers ces trois romans, retraçant sa naissance, sa vie… et sa mort, donc.

Autant dire que je redoute quelque peu d’arriver finalement au troisième opus.

Parce qu’on s’y attache, à cette tueuse de tueurs. Mia Corvere n’a pas eu un début de vie facile, très loin de là : à dix ans, elle assiste à la pendaison de son père pour trahison, est brutalement arrachée à sa mère et à son jeune frère et manque de peu de finir au fond de l’eau, sa jeune vie terminée avant même d’avoir réellement commencé. Aurait-elle flanché, se serait-elle laissée tomber dans un coin pour y mourir en silence que cela n’aurait pu nous étonner. Mais… non. C’est dans la noirceur de cette tragédie, de ce traumatisme, que notre future meurtrière s’est forgé l’âme d’une vengeresse, qu’elle a trouvé dans les ténèbres des alliées, des outils pour servir son sinistre projet : assassiner les commanditaires du meurtre de son père, punir les responsables de la chute de sa familia. Recueillie par un antiquaire aux lames bigrement affûtée, c’est finalement dans une école unique en son genre qu’elle va atterrir : l’Église Rouge, groupuscule réunissant les assassins les plus dangereux de la République et rendant gloire à Notre Dame de Saint-Meurtre. Mais avant de devenir une Lame, Mia va devoir survivre à son initiation… et c’est cela que va nous conter ce premier tome.

J’en viens de suite au fait : l’intrigue est absolument passionnante, et passée la première centaine de pages, j’ai eu bien du mal à poser mon roman. En cause, trois choses : l’univers, en premier lieu, qui est présenté avec suffisamment d’originalité pour aiguillonner ma soif d’en apprendre toujours plus, et la façon qu’a l’auteur de nous plonger dans le quotidien des disciples de l’Église Rouge, dosant avec une justesse diabolique ses révélations et retournements de situation. Je me suis plus souvent qu’à mon tour retrouvée la bouche béante à la fin d’un chapitre, incapable de m’arrêter là. Une preuve supplémentaire, peut-être ? Les notes de bas de page, petites saillies du narrateur servant à préciser tel ou tel point de détail, sont réellement savoureuses. Et pourtant… Quand bien même j’adorais les lire, j’ai fini par ne plus pouvoir faire de pause dans l’intrigue tant celle-ci prenant un tour haletant. L’univers, l’intrigue, donc… Et… Mia, bien sûr.

Nous devenons rapidement intime avec la jeune fille, découvrant l’ampleur de son traumatisme au fil de notre lecture : exit ici la jolie héroïne pleine de bonté et de candeur, Mia est d’une toute autre trempe, forgée dans le sang et la fureur. Bravache, tête brûlée, dotée d’une merveilleuse répartie et d’une appétence certaine pour les lectures douteuses, Mia est aussi tenace qu’un Kraken des sables affamé. Son but est clair, et peu lui importent les moyens dont elle devra user pour y parvenir. Immorale ? Certes oui. Et autour d’elle gravitent des personnages aux motivations tout autant sanglantes : Tric, Ashlinn, Carlotta, Jessmina – côté disciples – Greffier, Solis, Aalea, Drusilla ou encore Mercurio – côté Shahiids – en sont quelques uns. Si la galerie est haute en couleurs, ces personnages ne sont véritablement que secondaires et, dès lors, ne font pas l’objet d’un portait particulièrement fouillé. Pour autant, Jay Kristoff leur offre à chacun suffisamment de consistance pour les rendre crédibles, et j’ai apprécié en aimé certains comme j’en ai haï d’autres. L’un d’entre eux, pourtant, a droit a un traitement légèrement différent : Gentilhomme, le chat-ombre accompagnant Mia où qu’elle aille, dont on ne sait, pour ainsi dire… rien. Qu’est-il, quelles sont ses motivations, d’où vient-il… sont autant de questions que l’on se pose, et qui taraudent également notre héroïne. Mais le fait est qu’il est , compagnon intangible et pourtant essentiel à la santé mentale de notre héroïne. Il me tarde donc de voir comment va évoluer leur duo, mon petit doigt me disant que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Porté par une plume acérée et incisive, ce premier tome de Nevernight joue donc adroitement avec les codes de la fantasy pour nous offrir un récit original, captivant, centré sur une héroïne loin des archétypes du genre. C’est un immense OUI pour moi, et… vivement la suite !



5 réponses à « N’oublie jamais, Jay Kristoff (Nevernight #1) »

  1. […] fin ! Si vous n’avez pas lu les deux premiers tomes, je vous invite à venir à faire un tour ici et là. Si vous souhaitez tout de même continuer à lire, je vous garantis une chronique sans […]

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  2. […] à revenir souvent dans nos articles (^^’)… Mais Jay Kristoff et sa trilogie Nevernight sont ma plus grosse découverte de l’année :D!– […]

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  3. […] moi aussi, Fanicia ! Cela fait bien trop longtemps 🙂 Quant à moi… évidemment, ce sera Nevernight ! J’ai enchaîné les 3 tomes les uns après les autres sans pouvoir m’arrêter… […]

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  4. […] Parmi mes lectures les plus mémorables, impossible de ne pas citer la trilogie de Jay Kristoff Nevernight, et plus particulièrement son tome 2, Les grands jeux : c’était mémorable, sanglant, […]

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  5. […] Gabriel et son épée qui – je ne peux pas m’empêcher de faire un parallèle avec Nevernight – m’a forcément rappelé les échanges entre Mia et son ombre […]

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